VIVRE À KIEV AUJOURD’HUI : CE QU’ON VOIT, CE QU’ON CACHE
- letunneldelamour

- 30 oct.
- 3 min de lecture

Nous avons suspendu toute organisation de rencontres avec des femmes ukrainiennes depuis le 24 février 2022, non par calcul politique, mais par responsabilité humaine.
Il faut le dire crûment : pour nombre d’entre elles, ce n’est plus de l’amour qu’elles recherchent mais un sauvetage.Elles gèrent des déplacements, protègent des enfants et des parents, affrontent des coupures d’électricité, des pertes et une inquiétude permanente. Leur priorité immédiate est la sécurité et la protection de leur foyer.
Par la directrice de l’agence Iryna Bourdin, texte franc et sans complaisance
Ce qu’on voit
Dans certaines rues de Kiev, la vie semble presque ordinaire. Les cafés et restaurants rouvrent parfois avec des horaires réduits. Les librairies et petites boutiques continuent de fonctionner malgré les interruptions électriques. Des expositions ou concerts locaux tentent de maintenir une vie culturelle. Les enfants vont à l’école quand c’est possible et certains habitants essaient de retrouver des routines.
Ces images sont vraies et montrent la détermination des habitants à préserver une apparence de quotidien. Elles témoignent de courage et de résilience, mais elles ne racontent qu’une partie de la réalité.
Ce qu’on cache
Derrière cette façade, le quotidien est lourdement conditionné par la guerre. Les habitants vivent sous des alertes régulières, des plans d’évacuation permanents et une vigilance constante. Les attaques sur les infrastructures énergétiques provoquent des blackouts, des interruptions d’eau et des pannes des transports ou télécommunications. Les femmes ukrainiennes portent souvent la responsabilité de coordonner les soins et la protection de leurs proches. Le stress permanent, les deuils et la fatigue liée aux pertes et aux privations influencent toutes les décisions et interactions.
La priorité des femmes ukrainiennes aujourd’hui
Pour beaucoup d’entre elles, la priorité n’est plus l’amour. Leur quotidien est structuré par la survie et la sécurité de leur foyer et de leurs proches. Protéger les enfants et les parents reste la priorité absolue. Assurer un minimum de confort et de sécurité malgré les coupures et interruptions est essentiel. Gérer les déplacements et les démarches administratives liées aux aides humanitaires prend beaucoup de temps et d’énergie. Cette réalité explique pourquoi notre agence a suspendu toute rencontre avec des femmes ukrainiennes depuis le début de la guerre. Ce choix est strictement humain et responsable.
Exemples concrets du quotidien à Kiev
Une femme doit parfois préparer ses enfants et ses proches pour un abri en moins de quinze minutes lorsqu’une alerte survient. Certaines familles vivent plusieurs heures sans électricité ou chauffage en plein hiver, nécessitant des adaptations constantes. Les réseaux de communication sont instables et un appel ou une discussion peut être interrompu par une panne. La charge mentale est permanente et combine travail, soins familiaux et vigilance pour la sécurité personnelle.
Ce qu’on voit rarement
Malgré la situation, la ville montre une résilience remarquable. Des initiatives locales se mettent en place. Voisins et amis s’organisent pour partager nourriture, électricité ou informations sur les abris. Des collectifs bénévoles distribuent de l’aide aux personnes les plus vulnérables. Les habitants trouvent des moyens créatifs de maintenir la culture et l’éducation, même sous contrainte. Cette solidarité invisible permet à la vie de continuer et témoigne d’une force humaine impressionnante.
Conclusion
Kiev est une ville de courage, mais derrière les sourires et les photos, la vie quotidienne des femmes ukrainiennes est dictée par la survie et la protection de leurs proches. Notre agence a suspendu toute organisation de rencontres avec elles depuis le 24 février 2022. Ce choix est clair, direct et strictement humanitaire. Pour ces femmes, la priorité n’est plus l’amour, mais la sécurité, la stabilité et la protection de leur foyer. Comprendre cette réalité, c’est respecter leur quotidien et reconnaître la complexité et la gravité de la situation, sans romantisation ni illusion.





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